// Intervention Conseil Municipal 24-02-2014 //

– Vote des taux d’imposition 2014

– Programme d’aménagement du terrain du Rectorat (jardin public)

 

Vote des taux d’imposition 2014

La question des taux d’imposition pour 2014 est évidemment un point important des recettes de fonctionnement du budget de la ville. Deux mois après le vote du budget 2014 le 19 décembre dernier, nous nous étonnons encore de ne pas avoir de décision modificative concernant la mise n place de la réforme des rythmes scolaires. Ainsi, les élus de notre assemblée, pas plus que  les parents d’élèves des 13 000 enfants des écoles de Villeurbanne, pas plus que les enseignants ou les Atsem n’ont d’information précise sur l’impact financier de cette réforme, que ce soit pour les familles et surtout pour la collectivité !

Nous sommes favorables à cette réforme, pour mieux respecter le rythme de l’enfant et les apprentissages, mais nous ne comprenons pas votre silence . je vois deux raisons à cela : soit vous n’avez pas budgété le coup de la réforme à moins de 7 mois de sa mise en place, soit vous ne souhaitez pas transmettre d’information aux élus avant les élections municipales. Comme je doute que vous n’ayez pas d’idée du coût estimé, c’est donc que vous ne souhaitez pas transmettre ces informations.

Par ailleurs, un autre point du budget nous interroge  lors du DOB, le document sur les projets d’investissement des années à venir faisait état d’un projet de mairie annexe pour 28M€ ! Malgré nos demandes, vous ne nous avez donné aucun élément sur ce projet : pour quels besoins ? pour quels services ? dans quel calendrier ? Qu’en est-il aujourd’hui ? J’ai bien noté que, dans quelque document de campagne que vous avez commis, ce projet n’était pas inscrit à votre programme. Mais il n’empêche qu’il figurait dans des documents publics de la ville, il y a 3 mois…

Que ce soit sur les rythmes ou sur ce projet, le manque de  transparence ne vous honore pas, Monsieur Bret.  Il y va d’ailleurs de la sincérité du budget…

Concernant les taux, nous sommes favorables à leur maintien cette année ainsi qu’au cours du prochain mandat. Nous voterons donc cette délibération.

Béatrice Vessiller pour le groupe Europe Ecologie Les Verts de Villeurbanne

Programme d’aménagement sur le terrain du Rectorat (jardin public)

Qu’il est plaisant d’intervenir pour la dernière fois de ce mandat sur un sujet aussi emblématique. En effet, ce projet d’aménagement nous a permis à plusieurs reprises d’exprimer notre singularité et d’apporter une autre vision des aménagements urbains.

L’histoire est longue de l’influence des écologistes sur le développement de la nature en ville et de l’éducation à l’environnement à Villeurbanne. Education à l’environnement cher à votre ancien adjoint à l’éducation, Pierre Bouquet, pour ne citer que lui. Depuis notre éviction nous constatons un sérieux ralentissement dans l’engagement de la ville vers plus de nature en ville. Cet aménagement en est un exemple. Et je pourrai citer celui des composteurs. Je vous avais proposé dès la fin de l’année 2009 de mettre en œuvre un plan d’action afin de favoriser leur installation. Malheureusement vous n’aviez pas trouvé l’idée « audacieuse ». Ce n’est plus le cas apparemment en cette période électorale. Mais que de temps perdu. Cette délibération nous rappelle que l’aménagement du terrain du Rectorat doit, je cite, « mettre en scène un jardin public ». On peut lire un peu plus loin que l’un des objectifs et de « protéger et mettre en scène l’arbre remarquable ». Je ne sais pas si c’est la présence du TNP ou l’achat du théâtre de l’Iris, mais il faut bien reconnaitre que votre volonté de « mettre en scène » est clairement affichée. Et les mots sont bien choisis. Sans faire référence à quelques traités de mise en scène ou de scénographie, nous voilà plongés dans un enchaînement d’artifices qui, en trompant notre imaginaire, sont sensés nous convaincre de la pertinence d’un tel aménagement.

Alors, ce jardin public mis en scène devrait refléter « l’identité de la ville, du quartier et de ses habitants ». Mais de trace de tout çà,  il n’y en a guère. La Rize qui coulait sur ce terrain et qui a fait l’histoire de Villeurbanne sera-t-elle présente sous une forme ou sous une autre ? L’identité du quartier portée par ses habitants n’a pas franchement trouvé sa place dans la concertation. Concertation qui se résume, une fois encore, en un enchainement de réunions dans lesquelles le projet plus ou moins cadré n’a pas laissé beaucoup de place aux propositions des habitants. Concertation qui passait plus par la presse pour présenter l’aménagement ou inviter les habitants à visiter le terrain (février 2010) que par une implication volontaire des Conseils  de Quartier. Concertation qui s’est achevée par une invitation du bureau du conseil de quartier pour participer au jury chargé du choix du maitre d’œuvre seulement 3 jours avant. Comme si les habitants ne travaillaient pas et étaient disponibles au pied levée….

Lire dans la délibération que, parmi les fonctions de cet espace, il y aura la communication, la participation, l’implication de l’usager dans le jeu, l’exploration et enfin la manipulation : tout cela laisse plus que perplexe.

Avant même que vous nous excluiez de l’exécutif en 2010, alors que nous étions à vos côtés, j’ai pu exprimer déjà notre divergence d’approche de la densification urbaine. Et ce que nous dénoncions dans vos intentions, se concrétise malheureusement sur le bord de la rue Jean Jaurès. Nous assistons à une véritable bétonisation. Nous n’avons cessé de vous le dire.

Et aujourd’hui c’est Catherine Muller, la présidente de l’UNEP qui le dit dans son palmarès des villes les plus vertes de France. Les élus doivent « faire du végétal la trame même de l’aménagement urbain, dès la phase de conception ». Elle ajoute « La forme d’un parc est déterminante. En longueur il sera considéré́ comme un simple lieu de passage et donc moins fréquenté ». Vous avez beau travailler vos éléments de langage, parler de « se reposer » de « s’isoler de la ville », de « grand paysage », de « cœur de jardin apaisé », d’articulation du « jardin avec la ville » il n’en demeure pas moins que votre refus d’acquérir davantage de foncier se traduit aujourd’hui par une nouvelle création d’un simple couloir végétalisé encadré par des immeubles en béton à l’architecture décevante. D’amélioration du cadre de vie des habitants, il n’y en a pas.

Pourtant, vous devriez écouter les Villeurbannais regretter chaque jour la bétonisation galopante de notre ville : et ce n’est pas un propos populiste ou dogmatique. C’est un constat partagé par de nombreux habitants !

Préserver des espaces dans notre ville est pour nous un investissement responsable pour l’avenir de Villeurbanne et de ses habitants. Viendra sans doute le temps où la prise de conscience politique des enjeux environnementaux et de leur impact sur le cadre de vie se traduira concrètement dans la manière de construire notre ville. Nous invitons très sincèrement les Villeurbannais à s’exprimer dans ce sens lors du prochain scrutin municipal.

Vincent Morland pour le groupe Europe Ecologie Les Verts de Villeurbanne