Financement des actions pédagogiques
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// Intervention Conseil Municipal 06-10-2014 //

Olivier Glück

Délibération 2014-226 concernant le financement des actions pédagogiques

Il est proposé au conseil municipal de soutenir les actions pédagogiques à hauteur de 30 000 euros. Il y a 33 projets retenus pour 62 demandes listées soit à peine plus de la moitié.

Cette somme de 30 000 euros est très insuffisante. Même les 32 projets retenus ne sont que partiellement financés, souvent à hauteur de la moitié de la somme demandée.

Et pourtant, ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent dans les équipes enseignantes. S’il n’y a que 62 projets déposés, c’est d’abord parce que les équipes pédagogiques s’auto-censurent du fait du manque de moyens mis par la ville dans ce domaine. Et pourtant, ces actions pédagogiques peu couteuses sont souvent pour les enfants des moments très forts de cohésion, d’épanouissement, d’émancipation et d’apprentissages qui valorisent parfois d’autres types de compétences que celles traditionnellement évaluées à l‘école !

Compte-tenu du fait qu’il y a 48 écoles et environ 13 000 élèves scolarisés en maternelles et primaires, cela représente 625 euros par école et 2,30 euros par enfant… A peine de quoi payer un aller-retour TCL par enfant, dont le coût est d’ailleurs un frein à l’organisation de certaines sorties scolaires ! Nous défendons le développement de la gratuité dans les transports en commun, en particulier pour les jeunes enfants et pour les sorties scolaires. La ville ne devrait-elle pas passer une convention avec le Sytral en ce sens ?

On entend souvent dire que la faible somme pour les actions pédagogiques incombe à la part de budget consacrée aux classes transplantées à Chamagnieu… Chamagnieu c’est bien mais les projets pédagogiques le sont tout autant. A propos de Chamagnieu, dans certaines écoles, les enseignants ont collectivement décidé de ne plus s’y rendre à partir de l’année prochaine du fait de la suppression de la petite indemnité qu’ils touchaient pour accompagner les enfants une semaine entière. D’autant que pour cette année, au moment de dire s’ils souhaitaient partir, les enseignants n’avaient pas été prévenus de cette suppression…

A côté de cela, les écoles ont du mal à fonctionner et il manque des livres dans les classes… Par exemple, en élémentaire, la ville donne environ 24 euros par enfant pour l’achat de livres, papeterie et fournitures scolaires auxquels s’ajoutent moins de 12 euros par enfant pour le fonctionnement de l’école. Que ce soit pour le financement des fournitures scolaires ou des activités pédagogiques, les moyens engagés par la ville sont insuffisants et loin de la moyenne nationale si l’on en croit plusieurs enquêtes récentes sur le sujet. Pourtant, ces éléments ont un fort impact sur le quotidien des élèves.

Je profite de cette intervention pour évoquer la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Il va de soi qu’il faut du temps pour que tout se mette en place et qu’il est normal que tout ne soit pas parfait les premières semaines comme par exemple la mise à jour des listes !

Néanmoins, plusieurs éléments sont à signaler :
-¬‐ La mise en œuvre est très inégale selon les écoles, concernant par exemple la procédure de choix des activités par les familles ou l’application des horaires en maternelle… Dans certaines écoles, les enfants peuvent par exemple être récupérés de 11h45 à 11h55 mais dans beaucoup d’autres, c’est entre 11h35 et 11h45 dernier délai. Dans ce dernier cas, pour les familles qui ont aussi des enfants à l’école primaire, il faut parfois attendre 25 minutes la sortie des plus grands… Pourquoi ne pas proposer que la pause méridienne soit de 11h45 à 13h45 pour tout le monde ? Inégale aussi quant à la qualité des activités mais il est à noter que l’implication et le dévouement de certains coordinateurs et animateurs améliorent nettement les conditions de mise en place. –
¬‐ Les enfants ont du mal à s’adapter aux nouveaux horaires (heures tardives des repas, manque d’un gouter dans la matinée…) et à la multiplication des interlocuteurs adultes. –
¬‐ Pour l’instant, les enfants passent la plupart du temps périscolaire dehors… qu’en sera t-il cet hiver en particulier dans les écoles qui n’ont même pas d’abri ?
¬‐ Les parents sont désabusés par le manque d’interlocuteurs pour parler de tous ces problèmes ; le niveau d’information quant à l’organisation du temps périscolaire dans l’école est très différent d’une école à l’autre. –
¬‐ Enfin, l’absence de cantine le mercredi midi reste un problème dans l’organisation de nombreuses familles.

Pour conclure, l’école ne doit pas être une variable d’ajustement de l’austérité. Elle doit être une priorité budgétaire car l’éducation de nos enfants est un investissement précieux sur l’avenir. Nous souhaitons vivement que les choix d’orientation budgétaire qui sont préparés pour le débat 2015 aillent dans ce sens. La ville la mieux gérée de France se doit de mettre les moyens nécessaires au fonctionnement de ses écoles.

Nous dénonçons la baisse des dotations de l’Etat aux communes de 2,71 milliards d’euros en 2015. Comment ne pas penser que cela aura un impact direct sur les écoles primaires de notre pays ? En alliant territorialisation et austérité, le gouvernement porte atteinte à l’école publique. La qualité de l’école publique sera profondément dégradée quand il faudra que les maires choisissent entre assurer le temps périscolaire, rénover une école, entretenir les cours de récréation, doter les élèves en matériel scolaire…

Il ne faudrait pas que ce soit les écoles privées qui profitent de ces choix gouvernementaux.

Olivier Glück pour le groupe Rassemblement Citoyen EELV-FdG