// Intervention Conseil Municipal 26-02-2015 //

Zémorda KHELIFI

Monsieur le maire, chers collègues,

Cette convention d’objectifs et de moyens entre la Ville de Villeurbanne et la coopérative d’activités Elycoop constitue un cadre intéressant pour rendre accessible l’entreprenariat dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) par le biais d’une structure qui permet à un particulier de tester une production ou un service en ayant un statut d’entrepreneur salarié, de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale classique.

Cette délibération appelle cependant plusieurs remarques.

En effet, si nous apprécions l’intérêt de la ville pour le secteur de l’ESS et pour les projets innovants en particulier, nous trouvons dommage qu’un tel soutien ne soit pas – pour l’instant peut-être – apporté à des initiatives visant un public bien plus large et dans d’autres champs de l’ESS. Devenir entrepreneur au sein d’une coopérative est loin d’être la tendance dominante, et la convention fixe même un objectif de 30 personnes à accompagner, ce qui est peu au regard du large public pouvant être concerné par le secteur de l’ESS tout entier.

Nous nous étonnons que seule Elycoop soit financée pour réaliser l’accompagnement de ces porteurs de projets ou pour animer l’ESS à Villeurbanne. D’autres acteurs, notamment ceux déjà implantés à Villeurbanne ne serient-ils pas également concernés ? En quoi va consister l’animation de l’ESS par Elycoop ? La convention ne dit rien sur ce dernier point. N’est-ce pas avec avec la Chambre Régionale de l’ESS (CRESS) Rhône-Alpes qu’il faut d’abord travailler à cette animation ? C’est d’ailleurs son rôle. De plus, il aurait été intéressant de connaître les résultats d’Elycoop en termes d’accompagnement, notamment pour les permanences tenues au passage 33, nous les avons demandés, sans succès. Une évaluation des résultats a-t-elle été effectuée sur cette action ?

Pour terminer, la Convention Elycoop ne fait aucunement référence à l’articulation que pourrait avoir cette dernière avec d’autres structures, type ADL par exemple, qui réalise l’accompagnement aux créateurs de projets (et qui voit le soutien de la ville en léger recul, d’ailleurs). L’articulation entre structures qui ont des missions communes est primordiale pour rendre leur action plus efficiente, au service du bien commun.

Nous souhaitons une évaluation du dispositif dans un an. Même si le montant nous semble élevé pour cette seule structure, si d’autres champs de l’ESS méritent d’être soutenus, nous souhaitons que la ville soutienne des projets innovants qui touchent un public plus large.

Nous voterons pour cette délibération.

Je vous remercie de votre attention.

Zémorda KHELIFI, pour le groupe des Élus Europe Ecologie les Verts – Front de gauche