Etablissement d’un plan climat-air-énergie territorial (PCAET) volontaire et adhésion à la convention des maires pour l’adoption au changement climatique
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// Intervention Conseil Municipal 30-03-2015 //

Béatrice VESSILLER

Nous nous félicitons que Villeurbanne soit engagée dans un plan climat depuis 2009, c’est une nécessité que d’agir au plan local, autant qu’au plan national et international pour lutter contre le réchauffement climatique. La présente délibération porte sur l’engagement d’élaborer un nouveau plan climat, comme demandé par la convention des maires, très axé sur l’adaptation au changement climatique. Certes, il faut penser adaptation, car le réchauffement est à l’oeuvre, mais ne pas lâcher la garde sur l’atténuation, cad la réduction des émissions de GES, pour limiter l’ampleur du réchauffement, et ce sera bien l’enjeu de la Conférence climat en décembre prochain à paris.

A Villeurbanne, le bilan carbone réalisé en 2013 a montré une baisse de 5% des émissions de gaz à effet de serre sur le patrimoine de la ville en 3 ans ; c’est un 1er résultat encourageant mais il reste encore beaucoup à faire. D’une part, dans les bâtiments de la ville, les efforts sur les économies d’énergie sont à poursuivre, et sont à coupler à des actions sur le développement des énergies renouvelables , ce qui n’est pas prévu dans l’achat de notre électricité (l’option est possible sur 10% seulement).

D’autre part, il faut accentuer la végétalisation de la ville, car on sait bien qu’ombrager l’espace public, planter des arbres de haute tige, développer les continuités végétales, réduire l’imperméabilisation des sols, sont autant de facteurs qui atténuent le réchauffement climatique, qui permettent de rafraîchir la ville, ce dont on a bien besoin dans une ville bien bétonnée; c’est sans doute ce que devra mettre en évidence la « trame climatique » indiqué dans la délibération.

Le lien demandé avec le plan de protection de l’atmosphère est évidemment une nécessité et une urgence : on vient de vivre il y a une dizaine de jours un nouvel épisode de pollution dans l’agglomération. Tandis qu’à Paris, on mettait en place la circulation alternée et la gratuité des transports en commun, à Lyon, on avait quelques panneaux dans les rues pour réduire la vitesse. Pourtant, le capteur de pollution de la place Grandclément a montré que depuis le 1er janvier, Villeurbanne a connu 12 jours où le niveau de pollution aux particules était au-dessus des seuils fixés pour la santé (10 jours de niveau d’information et 2 jours en seuils d’alerte en mars). Dans les situations de pics de pollution, ce sont des campagnes beaucoup plus massives de communication, d’information et de sensibilisation qu’il faut mener à l’échelle de l’agglomération mais la ville pourrait être un relais important dans ce domaine. Au-delà de ces situations d’urgence, c’est à la pollution de fond qu’il faut s’attaquer, à la pollution quotidienne, celles de la circulation, celle due au chauffage et celle liée à l’épandage des produits chimiques dans l’agriculture. Dans ce domaine, après le classement du Roundup de l’OMS dans les produits cancérigènes, la France doit interdire ce produit sans tarder.

Pour limiter la pollution due à la circulation, la réduction de vitesse sur le bd L. Bonnevay à 70 km/h pourrait être prise sans tarder. On a bien mis l’autoroute A7 le long du Rhône après le tunnel de Fourvière à 70km/h depuis des années. Pourquoi de telles mesures dans la Presqu’Ile et pas sur le bd Bonnevay à Villeurbanne/ Bron/ Vénissieux, le long des quartiers d’habitat social?

Il faut aussi développer les transports en commun sur Villeurbanne: et pourtant, la future ligne T1 de Debourg aux hôpitaux est, dont la concertation vient de se clore, ne se poursuivra pas sur Villeurbanne d’ici 2020 : c’est regrettable ! Donc pas de tramway entre Granclement et la Doua via les gratte-ciel, et si la ligne C3 n’est pas non plus transformée en tramway dans les années qui viennent (comme nous le demandons), eh bien Villeurbanne n’aura pas eu de nouvelle ligne forte en TC depuis la réalisation du tramway T3… en 2006 !! Les capteurs de pollution de la place Grandclément ont encore de beaux jours devant eux et tant pis pour les poumons des villeurbannais!

Enfin, il y a aussi à expliquer que la marche pour les déplacements de moins de 1km et que le vélo jusqu’à 5 ou 7 km, c’est mieux que la voiture pour la qualité de l’air, et c’est mieux pour la santé de celui qui fait ainsi une activité physique quotidienne, et en plus, ça ne coute rien !

Ces actions d’information/sensibilisation doivent s’inscrire dans une démarche participative ambitieuse : vous annoncez la mise en place d’un conseil local du développement durable, dont le changement climatique pourrait être le 1er chantier : c’est une bonne idée, mais il semble que la future charte des conseils de quartier n’en fasse pas état… Peut-être n’est-il pas trop tard pour définir son rôle dans ce dispositif ? En tous cas, l’implication des Villeurbannais dans la lutte contre le changement climatique, et plus globalement dans le développement durable, c’est un impératif démocratique, mais aussi pour l’environnement et la solidarité, car tous ces sujets sont très liés.

Nous voterons cette délibération et nous nous impliquerons autant que possible dans le conseil local du développement durable.

Je vous remercie

Béatrice VESSILLER, pour le groupe des Élus Europe Écologie les Verts – Front de gauche