Rapport Développement durable : des engagements réels mais l’air est toujours pollué
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Monsieur le Maire, chers collègues,

Merci pour ce rapport du développement durable riche de nombreuses actions et projets de la ville.
Un an après la cop21 de Paris et au coeur des premiers échanges concernant la COP22, ce rapport développement durable est indispensable pour le bien vivre d’une part et pour la transition énergétique d’autre part.

Saluons l’engagement dans un deuxième PDA 2016-2020, avec une ambition au regard du renouvellement du parc auto et de l’acquisition de vélo pour les agents.
Dans le domaine de la flotte de véhicule de la ville, 31% du parc est propre, avec une augmentation au regard du rapport précédent de seulement 3%. La consommation du gasoil est elle toujours en augmentation ? Le rapport n’indique malheureusement pas le chiffre pour 2015 en laissant une case vide. Qu’en est-il du renouvellement des véhicules les plus énergivores ? Ne pourrait-on aller vers 0 véhicule diesel ?

Concernant la consommation en électricité. Quelle surprise ! ou plutôt quelle mauvaise surprise… Elle est en augmentation et pas qu’un peu ! +11,2% !
Vous nous expliquez que les modulaires sont les principaux coupables de cette augmentation. Nous sommes très surpris ! Vous qui aimez tant les modulaires, ils auraient donc un désavantage ? Il est urgent et impératif de redresser la barre. Se donner des objectifs c’est bien, les appliquer c’est mieux et cette augmentation conséquente en électricité est un très mauvais signal pour la transition énergétique sur notre territoire.

La rénovation du patrimoine bâti pour des travaux de rénovation énergétique est à saluer même si nous regrettons que la Ville ne puisse pas accélérer cette démarche de rénovation en investissant dans plus d’une demie-école à la fois. Maternelle en 2017 et élémentaire en 2018. Bien évidemment le budget de fonctionnement permet également de réaliser des travaux d’entretien du patrimoine bâti mais les efforts sont a minima et la Ville doit s’engager dans un programme plus rapide de rénovation énergétique si elle souhaite atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée notamment en réduction de GES.

L’accompagnement des réhabilitations énergétiques de logements tant dans le parc social que dans le parc privé est en ce sens, une démarche intéressante et à conforter. Les premiers résultats de l’année 2015 sont tout à fait encourageants. Nous espérons que nous pourrons continuer à agir de concert Ville et métropole pour susciter de nombreuses opérations de ce type, en 2017, notamment dans le parc privé grâce à la nouvelle plate forme d’éco rénovation Ecoreno’v que la Vice-Présidente à la métropole en charge de la question, Mme Vessiller a lancé il y a quelques mois.

Par ailleurs, vous nous expliquez que fin 2015, « une vingtaine d’étudiants en Master 2 à l’université de Lyon 3 ont effectué des relevés de températures dans les rues de Lyon pour dresser une carte des écarts afin d’améliorer la connaissance de l’effet d’îlot de chaleur urbain » et nous apprenons alors qu’il peut y avoir « jusqu’à 6°C de différence entre le parc de la Tête d’Or et Gerland. La présence végétale peut faire chuter de 2 à 3°C la température d’une rue ou d’un square… ». Ce résultat confirme que, comme nous le disons depuis des années, des poumons verts doivent être préservés et créés à Villeurbanne afin de réguler les températures, d’apporter une plus grande qualité de vie en ville et favoriser la biodiversité en ville. Le projet du parc Chanteur est tout à fait intéressant mais pourquoi ne pas imaginer un programme de végétalisation globale et d’aménagement de grand poumon vert ?
Sur la biodiversité, vous faites mention d’un travail avec la FRAPNA qui sera présenté début 2017, nous ne doutons pas de l’intérêt de ce travail et espérons être associés à cette restitution porteuse d’enjeux transversaux.

Par ailleurs, nous avions regretté l’an passé l’absence d’éléments sur la qualité de l’air. A Villeurbanne, comme dans l’agglomération, nous sommes concernés par la pollution de fonds et les pics de pollution, dont une part importante est due aux transports. En 2015, les niveaux de pollution ont déclenché 42 jours d’épisode de pics de pollution, dont les trois quart liés aux PM 10. 42 jours c’est plus que l’année dernière puisque 2014 avait enregistré 31 jours. C’est même beaucoup plus. 84 000 habitants de l’agglomération lyonnaise proches des axes routiers (dont le Bd L. Bonnevay, et donc des Villeurbannais) sont exposés à des niveaux supérieurs aux seuils règlementaires d’oxydes d’azote, polluant principal des transports ! Nous devons faire baisser les émissions de Nox, de particules… Cela passera par un plan de déplacements urbains beaucoup plus volontariste que le précédent sur la réduction de l’usage de la voiture individuelle et des véhicules polluants de marchandises. La mise en place d’une zone à circulation restreinte est une piste qui nous parait nécessaire à discuter avec les habitants, en plus des mesures en faveur des modes non polluants. Les chiffres relatifs à la part modale des différents types de transport pour les villeurbannais sont encourageants. La marche progresse, la voiture recule mais seul petit bémol, le vélo n’augmente pas d’un pouce, avec seulement 2 % !

Nous sommes sensibles à la démarche de modes de consommation et production durable, mais aurions aimé trouver des informations sur les achats responsables, la part du bio, du commerce équitable et du local dans notre commande publique ainsi que sur les composts de quartier ou de pieds d’immeubles, car l’enjeu de réduction des déchets passe par le compostage des déchets organiques.

Je vous remercie pour votre attention.

Zémorda Khelifi