Rythmes scolaires : quand le passage en force joue contre la réforme…
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//Viva Opinions – mars 2013//

Avec la refondation de l’école, Europe Ecologie les Verts souhaite soulever la question pédagogique dans son ensemble : agir dans l’intérêt de l’enfant, c’est modifier les rythmes scolaires mais pas seulement.  A ce sujet, nous partageons les propos de Philippe Meirieu, pédagogue et vice-président EELV de la Région Rhône-Alpes, « ce qui fatigue, c’est l’échec, ce qui lasse, c’est de ne pas comprendre, de ne pas y arriver. Et dès lors qu’on ne mobilise pas une pédagogie de la réussite mais une pédagogie de la course d’obstacles qui consiste à entraver au lieu d’aider à se développer, on contribue à fatiguer les élèves. ». Dans ce débat, la réforme des rythmes scolaires reste un enjeu important, car elle touche les rythmes sociaux, l’organisation familiale et professionnelle, les liens entre temps scolaire et extra-scolaire. Elle mérite dialogue, réflexion, concertation.

Au lieu de cela, le maire de Villeurbanne a annoncé dans la presse sa décision de mettre en place la semaine de 4,5 jours dès la rentrée 2013. Les enfants méritent mieux ! Parents, enseignants, agents municipaux concernés (Atsems, personnels de cantine, animateurs) et associations d’éducation populaire doivent discuter avec la commune de nombreuses questions : sur le cadre éducatif, quelles seront les conditions d’accueil des écoliers, quelle organisation de la pause méridienne, quelles activités du temps périscolaire ? Pour l’organisation des familles et pour l’enfant, quel lien entre le mercredi matin à l’école et le mercredi après-midi en centre de loisirs ou dans les activités artistiques ou sportives ? Quel accueil du matin ? Si la reforme des rythmes scolaires va dans le sens d’un meilleur apprentissage et développement des enfants, elle doit porter également l’ambition de développer les enseignements artistiques, culturels mais également l’éducation au développement durable, à l’environnement, à la citoyenneté. Mais là encore, l’ambition éducative, pour être réussie,  doit être partagée.

Jean-Paul Bret, si prompt à regretter le manque de concertation du président du Grand Lyon sur la création de la future « métropole », serait bien inspiré de mettre en œuvre les méthodes qu’il appelle de ses vœux du côté du Grand Lyon !

Béatrice Vessiller, Groupe Europe Ecologie Les Verts