Budget primitif 2021
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Conseil Municipal du 17 décembre 2020 – intervention de Béatrice Vessiller

Monsieur le Maire, chers collègues,

Le budget primitif 2021 s’inscrit dans un contexte particulier à deux titres : un contexte national d’abord avec une crise sanitaire sans précédent à laquelle nous devons collectivement faire face ;  un contexte plus local ensuite, ce budget primitif étant le premier d’un mandat nouveau, il doit pouvoir exprimer la marque de notre nouvelle équipe, avec des orientations claires concernant les engagements que nous avons pris devant les villeurbannaises et les villeurbannais. Ces nouvelles orientations se traduisent en 2021 à la fois en fonctionnement et en investissement, dans un budget de 197 M€, qui est en hausse de plus de 6 % par rapport au budget 2020 : une telle hausse est à la fois nécessaire, courageuse et responsable :

  • nécessaire à la fois pour mieux répondre aux besoins des habitants, que ce soit en termes de services et d’équipements publics ou de transition écologique, sans compter des dépenses liées à la pandémie , qui se sont élevées à 7 M€ en 2020 ;
  • courageuse, car dans le contexte compliqué de la pandémie et malgré une baisse de l’autofinancement, nous ne sommes pas frileux et nous assumons une forte politique d’investissement mais aussi de  fonctionnement ;
  • responsable car, appuyé sur une situation financière saine, nous pouvons recourir plus fortement à l’emprunt tout en maintenant une bonne gestion des finances de la ville avec des ratios maîtrisés.

Les recettes connaîtront une très faible hausse au global (154,1 M€ , soit + 0,67 %) avec une prévision de recette d’impôts et taxes plutôt dynamiques pour 2021 (113 211 000 € soit + 5,60 % ), même s’il reste une incertitude sur le calcul de la compensation par l’État suite à la suppression de la taxe d’habitation pour les ménages. La taxe additionnelle au droits de mutation, très sensible à l’activité immobilière, est prévue en légère hausse : en effet, pour l’instant, l’effet Covid ne se traduit sur les transactions, celles-ci sont assez stables par rapport à l’an passé.

Dans les dépenses de fonctionnement, citons notamment l’organisation des Invites, temps festif et convivial dans  l’espace public dont nous aurons bien besoin en 2021 après une année 2020 austère en termes d’accès à la culture. Nous aurons, en 2021 à nouveau comme en 2020, la dépense obligatoire de participation  de la ville aux écoles maternelles privées. Même si l’État s’est engagé à la compenser, il s’agit bien d’une dépense nouvelle. Citons aussi la hausse des fournitures des produits pour la restauration municipale qui achètera plus de produits issus de l’agriculture biologique et qui produira plus de repas (+4 % dû à l’évolution démographique scolaire et des changements de critères d’accès au service) : la restauration scolaire est un service précieux pour les familles et permet d’offrir un repas de qualité chaque jour aux enfants, nous nous réjouissons de voir un plus grand nombre d’enfants fréquenter les restaurants scolaires de la ville. Sur le bio, rappelons que la loi prévoit au plus tard le 1er janvier 2022, que les repas servis dans les restaurants collectifs des établissements scolaires et petite enfance comprennent 50 % ou plus de produits bio, locaux ou sous référence qualité, dont 20 % au minimum de produits issus de l’agriculture biologique. Les marchés spécifiques sur des produits particuliers sont une très bonne chose mais nous souhaitons voir se généraliser la pratique à l’ensemble des produits. Nous avons un véritable tournant à prendre en ce sens. Nous notons aussi la maitrise des dépenses d’énergie, puisqu’elles sont en légère baisse malgré une augmentation du nombre d’équipements et donc de surfaces à chauffer et gérer (nouveau complexe sportif A. David Neel et crèche Helen Keller).  

Les dépenses de personnel augmentent de plus de 4 % : elles sont nécessaires, du fait de mesures réglementaires nationales, des évolutions de carrières et aussi d’une hausse du budget formation des agents – ceci est une bonne chose que de pouvoir accompagner les parcours professionnels – mais aussi du fait de la création de postes. Il y aura bien des créations effectives, mais attention quand vous citez la création de 61 postes à la direction de l’Éducation, le terme n’est pas tout à fait approprié, puisque ces postes existent depuis de nombreuses années et sont occupés par des vacataires précaires à qui la Ville offre, pour 50 d’entre eux, un contrat perenne. Nous nous en félicitons mais nous considérons que ce n’est qu’une première étape d’un plan de dé-précarisation des équipes d’animateurs du périscolaire.

Les dépenses d’équipement se monteront à 51 M€, soit une hausse de 23,3 % ou + 9,6 M€ comparées au BP 2020. Le programme de travaux sera ainsi plus ambitieux que dans les années passées :  l’effort est notoire sur les écoles (10 M€) et les crèches (1,5 M€) : la construction du GS Simone Veil, le traitement thermique des façades du GS Armand, les travaux de rénovation de l’Orangerie à Chamagnieu et la démarche d’éco-centre autour de l’éducation à l’environnement,  la création d’une classe à Saint-Exupéry, la construction de l’EAJE Carré de Soie et un budget de 2,4 M€ pour la végétalisation de 6 cours d’école, pour lutter contre les îlots de chaleur. L’enveloppe pour le gros entretien des écoles comporte 2 types d’opérations à souligner  : plan fraicheur (pour le confort thermique des classes quand il commence à faire chaud dès le mois de mai et qu’il fait encore chaud en septembre), plan hygiène pour la rénovation des toilettes (voyez d’où l’on part : nous en sommes à nous réjouir que l’on refasse les sanitaires des écoles !).

Notons aussi dans le secteur sportif le début des travaux pour la construction du gymnase Cusset / Bonnevay, la reconstruction d’un terrain de tennis couvert. Et dans le secteur culturel, l’amélioration du confort d’été dans plusieurs bâtiments : ENM, MLIS, Rize. Le soutien à l’amélioration de la performance énergétique du parc privé s’élève à 0,48 M€ contre 0,49 M€ au BP 20. Attention à ce signal à la baisse qui devra faire l’objet de rattrapages significatifs dans le futur. Le soutien à la rénovation du parc privé doit être une priorité. La dynamique sur l’éco-rénovation est réelle grâce aux politiques conjointes et cohérentes de la Ville et de la Métropole. Nous notons aussi avec satisfaction que dans les études qui seront lancées en 2021, il y aura 2 équipements culturels, le cinéma de 4 salles dans le projet Gratte-Ciel et la future médiathèque du Tonkin.

Nous sommes aussi très attachés aux projets de nature en ville et s’il y a bien quelques projets intéressants comme le réaménagement du square de la Roseraie, l’extension du square Alexis Jordan, l’aménagement de jardins partagés  ou de squares dans les PUP (Gervais Bussière, Alstom ), le budget est insuffisant puisque nous passons de 1,67 à 1,47 M€ (hors cours d’école). Ce budget est faible, compte tenu des canicules que nous avons vécu l’été dernier et que pour mieux résister aux températures qui seront de plus en plus fortes,  nous avons besoin de nature pour que la ville reste vivable et respirable.

Pour conclure, ce 1er  budget de notre mandature est volontariste pour déployer dans notre ville des équipements et des services du quotidien. Les enjeux de transition écologique sont au cœur de certains projets et nous nous en réjouissons.

Nous souhaitons les voir largement conforter au cours du mandat et nous agirons tous ensemble, avec vous Monsieur le Maire et chers collègues, en ce sens. J’ai noté que le groupe Les Progressistes a beaucoup progressé, puisqu’il a eu un propos plus vert que vert ! Je m’en réjouis et j’espère que vous serez aussi enthousiastes quand nous aurons des délibérations sur des sujets tels que la zone à faibles émissions, par exemple…

Nous voterons bien-sûr ce budget.

Je vous remercie.

Seul le prononcé fait foi.