Rapport Développement Durable
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// Intervention Conseil Municipal 14-11-2011 //

 

Notre propos -je le précise d’emblée- est de faire avancer par une critique constructive cette cause incontournable et reconnue par tous maintenant qu’est l’urgence écologique. Les villes ont une mission et une responsabilité considérables tant par les actions qu’elles peuvent mener de par leurs budgets propres non négligeables que par influence, leur exemplarité et l’entraînement qu’elles peuvent susciter. Faire davantage participer les villeurbannais est par ailleurs une nécessité impérieuse pour développer des pratiques éco-citoyennes individuelles et collectives .

Cet important rapport paraît à premier abord conséquent et complet mais il ne l’est pas tant que çà ou du moins il mérite encore de grandes avancées : 16 fiches thématiques c’est finalement assez peu, c’est loin d’être complet en tout cas, il reste tellement de domaines où il est possible d’innover (pollutions électro-magnétiques, plan pour la culture, locations services et usage en location , composts collectifs…) Certes tout cela va dans le bon sens et sur de nombreux sujets des progrès considérables ont été réalisés . Toutefois restent des insuffisances notoires notamment sur les questions essentielles de santé/environnement, de transports, le plan mode doux n’est par exemple pas décliné sur Villeurbanne … Plus grave, l’évaluation quantitative est absente : on ne sait pas d’où l’on part, où on en est aujourd’hui et où l’on veut aller .

Même si la notion de DD est parfois galvaudée, nous préférons d’ailleurs le terme de développement soutenable (traduction littérale de « sustainable development ») elle introduit complexité et analyse systémique avec beaucoup de mérites : c’est une conception dynamique, une démarche gagnant/gagnant, un cercle vertueux qui allie pensée globale et agir local. Albert Thomas avait compris « la nécessité de penser ensemble l’économique et le social » Lazare Goujon plaidait lui« pour une accession ininterrompue vers un idéal d’humanité supérieure ». Gageons que l’un comme l’autre aujourd’hui serait de fervents partisans du développement soutenable. Egalement grand homme, notre contemporain Stéphane Hessel ne cesse de rappeler « l’importance du lien constitutif indissociable entre social et écologie, l’absolue interdépendance des luttes contre les inégalités sociales et contre les dégradations environnementales pour la réalisation de la démocratie réelle ».

Préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources : Qualité de ville=qualité de vie !

Nous réaffirmons avec les habitants du quartier notre attachement à la création d’un véritable parc en haut du terrain du rectorat afin de préserver le patrimoine naturel du balcon villeurbannais ainsi que du lit de la Rize, de développer ainsi un vrai espace d’échanges et de rencontres pour les habitants et les collégiens de ce quartier. La Nature en ville est une voie reconnue par les chercheurs pour réduire les dépenses de santé ! En quelque sorte les espaces verts volent au secours de la « sécu », plus un jardin st riche en biodiversité, plus il a des effets psychologiques bénéfiques pour ses usagers… Or nous avons les moyens financiers cf débat sur le DOB : une santé financière quasi insolente au regard des autres municipalités, des recettes fiscales en hausse, des dépenses en baisse. Pourquoi et au nom de quoi se priver de conserver ce dernier espace vert de grande ampleur, ce poumon vert pourtant bien nécessaire ?

Qu’en est-il de l’actualisation en liaison avec la FRAPNA de la carte Verte –un excellent outil holistique- qui permettrait de faire le point ?

Vélo/plan modes doux

La piétonisation de Barbusse tarde : on l’attend encore ! je parle bien sûr de la vraie piétonisation, la pérenne pas celle estivale et ponctuelle . A Villeurbanne plus de 50% des déplacements font moins de 2 km, le vélo et la marche sont donc des modes à promouvoir avec force car ce sont les modes les plus sains et les plus économes. D’où nos inquiétudes sur le recul par rapport à la promesse de campagne du triplement des bandes et pistes cyclables. Nous n’atteindrons pas cet objectif si la politique volontariste menée par B V n’est pas poursuivie et renouvelée. Autre inquiétude : faute de suivi, si l’on ne les aide pas rapidement à trouver un local villeurbannais, le 2ème atelier du Recycleur, atelier associatif de réparation vélos, ira encore sur Lyon car Lyon est prête elle à nouveau à les accueillir sans doute près du parc Blandan) Une de nos revendications semble aboutie puisque j’ai cru comprendre que la brigade cycliste au sein de la police municipale est créée ou en passe d’être créée, j’espère que l’objectif est bien clair de favoriser la pratique cyclable et non pas de la réprimer ! Nous attendons d’autres actions : lancement d’une grande campagne de communication « le vélo citoyen » et « le vélo quotidien, c’est bon pour la santé » ou encore de promotion du code de la rue encore trop méconnu … A noter la vélo-école du centre social de Cusset a été récompensée à Dijon en octobre par un prix des « talents du vélo » lors du congrès du club des villes et territoires cyclables dont Villeurbanne est adhérente.

La Santé et l’équité en santé dans toutes nos politiques locales :

La crise sanitaire est le 4ème volet majeur de la crise écologique . Localement elle est insuffisamment traitée à Villeurbanne. Les résultats de l’enquête santé ne font que renforcer ce que nous savions déjà et confirment la justesse de nos points de vue, notamment sur le lien entre santé et environnement : l’influence de ce dernier est déterminant pour la santé. Il est maintenant nécessaire de passer rapidement à un stade opérationnel, sur la pollution sonore (en utilisant les compétences d’Acoucité), sur la qualité de l’air extérieur (qui inquiète nos concitoyens à juste titre) et aussi sur la qualité de l’air intérieur dans nos bâtiments communaux en particulier les crèches, les écoles, les maisons de retraites, sur la création d’espaces verts (à nouveau celui connu comme terrain du rectorat) Qu’en est-il par ailleurs des jardins thérapeutiques en liaison avec le milieu hospitalier dont vous nous annonciez la possible création l’an dernier ? Villeurbanne fait partie du Réseau français des villes-santé de l’OMS depuis 1991… Dans le cadre de la phase V (2009/2013) le Réseau européen des villes-santé de l’OMS nous a demandé pour réactualiser notre engagement de bien vouloir signer la déclaration de Zagreb qui reprend les principes, les objectifs et le thème de la santé -particulièrement de l’équité en santé- dans les politiques locales. A ma connaissance, cela n’est pas encore fait s’il n’est pas trop tard. Avez-vous prévu de le faire ? Si oui quand ?

Bio Ou en sommes-nous du marché bio sur Villeurbanne ?

Sur la restauration scolaire et collective, beaucoup reste encore à faire ! La question de l’introduction du bio a été un projet fortement défendu par les Verts dans le cadre des propositions du programme municipal de 2008. La part des produits biologiques proposée par la cuisine centrale de Villeurbanne était de 8% en 2011 et prévoit d’atteindre péniblement les 10% en 2012. Nous sommes donc loin des 20 % envisagés par le Grenelle de l’Environnement. Bien sûr les services municipaux disent se heurter à un certain nombre de difficultés, concernant d’une part l’offre en produits bio, et d’autre part, la procédure des marchés publics qui ne permet pas de mettre des critères à propos du local. Pourtant, concernant l’approvisionnement, le réseau CORABIO soutient depuis 2007 que parmi les fournisseurs multiproduits, la plupart sont déjà rodés à l’approvisionnement des cantines. Certains livraient d’ailleurs les lycées inscrits dans l’opération pilote financée par la région et coordonnée par CORABIO (plus de 1000 repas jour dans certains cas). Par conséquent, les quantités demandées par la ville ne posaient à priori aucune difficulté (on est loin des quantités demandées par la ville de Lyon par exemple). Sur la procédure des marchés publics, si certaines collectivités atteignent 50% de bio, c’est bien que des solutions existent ! C’est le cas pour la commune de St Etienne, par exemple, laquelle a montré que oui, il est possible de prescrire de la proximité dans un appel d’offre, il s’agit avant tout d’une volonté politique !…

Education

Sur l’EEDD : Nous sommes toujours à 1€ par élève et par an…

La culture

Je n’ai rien trouvé sur les problèmes culturels, la culture est pourtant considérée traditionnellement comme le 4ème pilier du DD Pourquoi ne pas ouvrir par exemple une réflexion sur la mise en œuvre d’un agenda 21 de la culture comme commencent à la faire certaines villes du Grand Lyon ?

La ville a des marges de manœuvre budgétaires significatives pour augmenter son action et faire face plus activement à la crise sociale et environnementale : nous devons davantage investir dans la conversion écologique et sociale de l’économie locale !

Jean-Claude Ray pour le groupe Europe Ecologie Les Verts de Villeurbanne