Contribution au débat de l’Anneau des sciences – Intervention de Béatrice Vessiller
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Sytral 13 décembre 2012

Contribution au débat de l’Anneau des sciences

Intervention de Béatrice Vessiller

 

 

 

 

Monsieur le président, mes chers collègues,

Monsieur le président, mes chers collègues,

Dans cette contribution au débat sur l’anneau des Sciences, vous listez divers projets de transports collectifs à réaliser pour améliorer les déplacements dans l’Ouest lyonnais. Nous pouvons souscrire à plusieurs d’entre eux, notamment ceux qui sont inscrits au PDU de 2005 comme la ligne A2 Francheville-Perrache (sans la conditionner au bouclage du périphérique), ou encore l’amélioration des vitesses commerciales sur plusieurs secteurs du sud-ouest lyonnais.

En revanche, nous ne partageons votre point de vue sur la nécessité de réaliser l’Anneau des sciences pour améliorer globalement la situation dans l’ouest.

Faire ou ne pas faire l’Anneau des Sciences est un choix politique. C’est une certaine vision du développement urbain, de la « métropole ». Dans notre vision écologiste, nous pensons que construire une nouvelle autoroute enterrée à péage est une solution du passé. Une solution imaginée à une époque où on ne parlait pas autant des enjeux environnementaux, des gaz à effet de serre, une époque où les enjeux de disparités sociales et territoriales dans l’accès à la mobilité étaient moins prégnants, une époque où les finances publiques étaient moins contraintes.

Même en le rebaptisant Anneau des sciences, cela reste une grande voirie autoroutière. M^me en faisant circuler des bus dans le tuyau, cela reste un grand tuyau pour véhicules individuels.

Messieurs les présidents, chers collègues, à une solution du pasé à 2,5 milliards d’euros, osons le développement massif des transport en commun, osons réaménager l’axe A6/a7 sans créer de nouvelle autoroute et sans attendre l’hypothétique contournement de l’Etat. Observons les changements de pratiques de mobilité quand on réduit les capacités de voirie. Exemples : monsieur le président du Grand Lyon, avec le Préfet de région, vous avez choisi de démolir l’autopont de Mermoz et la pénétrante autoroutière, car c’était un aménagement du passé. Nous vous en félicitons. Vous avez crée des couloirs bus, sans créer de nouvelles voiries et il n’y a pas de thrombose à l’entrée est de l’agglomération.

Monsieur de le président du Grand Lyon, vsu avez engagé le réaménagement de la rue Garibaldi, en supprimant les trémies car c’était un aménagement du passé : les travaux battent leur plein en ce moment, et pour autant, le quartier de la part-Dieu n’est pas bloqué !

Voyons un peu la question financière de l’Anneau des sciences. Vous savez bien que son coût d’investissement ne sera pas couvert par les recettes de péage : celles-ci permettront à peine de couvrir les dépenses d’exploitation. Pour les 2 collectivités qui financent (Conseil général et Grand Lyon, ou demain pour la métropole), pendant 25 ou 30 ans, le coût du TOP/Anneau des sciences serait supérieur au montant total des subventions versées au SYTRAL pour les transports en commun. Est-ce bien raisonnable ?

Pourtant il y a besoin d’un développement des transports dans l’ouest et le sud-ouest et partout dans l’agglomération. Concernant le maillage sur l’ouest et le sud-ouest lyonnais, nous proposons d’autres projets dont les coûts sont sans commune mesure avec celui du TOP, comme le défendent les écologistes ou des associations :

  • le prolongement de la ligne Saint Paul- Brignais jusqu’à Givors,
  • la liaison ferrée Saint-Paul-Part Dieu, prolongeant ainsi les 3 lignes de l’ouest sans rupture de charge pour accéder à la Part Dieu, voire même pour aller dans l’est et constituer ainsi une liaison traversante de l’agglomération, le fameux « RER »à la lyonnaise !
  • des liaisons de rocade nouvelles à imaginer : par exemple,
  • une ligne de la station Gorge de Loup du métro D à la station gare d’Oullins du métro B, passant par l’Étoile d’Alaï ;
  • une ligne en site propre sous le tunnel de Fournière et sur le boulevard urbain ex A6/A7
  • une ligne en site propre de la gare de Vaise (en correspondance métro D) à La Duchère et à la zone d’activités de Champagne…

 

Concernant la desserte des hôpitaux sud en métro, nous considérons qu’elle devra se faire un jour, sans la conditionner au TOP, mais avant, il y a à réaliser les projets du PDU A7 et A8 à l’Est !

Dans les nouveaux projets à étudier, citons à titre d’exemple, la possibilité de la mise en place de transports par câble, une solution qui pourrait être adaptée, du fait du relief de ces territoires et des densités moyennes de population.

Les finances publiques sont contraintes, faut-il insister ? On ne pourra pas tout faire !

Rappelons-nous donc, chers collègues, les coûts respectifs du tronçon nord du périphérique et de la ligne D du métro : chacun a coûté environ 1 milliard d’euros (6 milliards de francs à l’époque). Aujourd’hui, plus de 250 000 voyageurs quotidiens dans la ligne D, 50 à 60 000 utilisateurs sous le BPNL. Donc pour un euro d’argent public investi, les transports en commun rendent service à 4 à 5 fois plus de personnes, et n’aggravent pas la pollution ni les émissions de gaz à effet de serre !

Au Sytral, où nous défendons le développement des transports collectifs, il est assez incompréhensible de souscrire à un projet de grande voirie, qui obérera l’investissement massif dans les transports à l’ouest mais aussi à l’est. En effet, comme on peut le lire dans le dossier de l’Anneau des sciences, ce projet ne réduit pas la circulation à l’Est, au contraire : donc pendant qu’on dépenserait à l’ouest plus de 3 milliards (2,5 milliards en voirie et 800M€ en TC) comment pourrait-on financer d’autres projets, par exemple pour améliorer la situation des habitants de Vénissieux, Bron, Villeurbanne, qui subissent les 140 000 véhicules par jour du Boulevard périphérique ?

Et enfin, comment expliquer aux riverains de l’axe A6/A7 qu’ils subissent aujourd’hui des nuisances et que ça ira mieux en 2028 ?!

 

L’Anneau des sciences n’est pas notre vision d’une métropole solidaire et écologique. C’est pourquoi nous ne pouvons souscrire à votre contribution sur l’Anneau des sciences : nous voterons contre.