Compte administratif 2014 de la ville de Villeurbanne
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// Intervention Conseil Municipal 30-03-2015 //

Zémorda KHELIFI

Le compte administratif 2014 de la ville, qui récapitule l’ensemble des dépenses et des recettes de l’exercice budgétaire précédent est dans la lignée des comptes administratifs antérieurs, avec une situation financière de la ville plutôt saine. Même si cette année le taux d’autofinancement de notre collectivité baisse de 18.7% à 16.5%, il demeure à un niveau satisfaisant, 4 points au dessus de ce que l’on constate chez les autres communes de plus de 100.000 habitants.
Ce compte administratif 2014 appelle à nous plusieurs remarques.

Les dépenses réelles d’investissement sont légèrement supérieures à celles de 2013 : elles passent de 35 Millions d’€ à 39 Millions d’€. Néanmoins, d’une part elles restent insuffisantes relativement aux besoins de notre ville et d’autre part, le reste à réaliser est trop élevé : plus de 10 Millions d’€ dont plus de 4 Millions correspondent à des retards de dépenses d’équipement et près de 5 Millions à des retards de travaux.

L’effort d’investissement est important au sein des groupes scolaires. Une vingtaine a bénéficié de travaux de réfection, rénovation, restructuration ou extension ce qui est une bonne chose mais nous considérons que la ville a pris du retard dans la construction de nouvelles écoles alors que la capacité d’investissement de la ville le permettrait.

Concernant la petite enfance, les dépenses d’investissement se limitent encore à quelques travaux d’amélioration de l’existant pour 232 000 €, ce qui est certes plus que les 80 000 de 2013, avec le début des travaux d’aménagement du relais d’assistantes maternelles Grandclément. Mais, comme pour les groupes scolaires, nous pensons qu’un minimum de deux relais d’assistantes maternelles supplémentaires est nécessaire. Rappelons que le nombre de places en crèche à Villeurbanne est très inférieur à la moyenne de l’agglomération : 11 pour 100 enfants à Villeurbanne contre 18 dans le Grand Lyon.

Dans les autres réalisations importantes, notons le solde des travaux de rénovation du TNP pour 390 000 €. Le TNP est un équipement culturel majeur de l’agglomération, fréquenté par des villeurbannais mais aussi d’autres habitants de la métropole et c’est tant mieux ! Il accapare une part importante des dépenses de la ville (2.25 Millions d’€), tandis que la subvention allouée hier par le conseil général et demain par la métropole est de 500 000€ seulement. De même pour l’école de musique, la part de la Ville est très importante pour un équipement qui accueille certes 3/4 de villeurbannais, mais aussi 1/4 d’autres grands Lyonnais… pour laquelle la ville a engagé en 2014 une dépense de plus de 130 000 € pour la rénovation du studio d’enregistrement.

Nous notons par ailleurs, les dépenses importantes, mais en diminution, pour le Plan paysages et nature qui permet la végétalisation de la ville, si importante notamment pour résister au réchauffement climatique. Des améliorations aussi dans les équipements sportifs, nécessaires, certes, mais quand on sait leur saturation, l’amélioration ne suffira pas, ce sont de nouveaux équipements dont les Villeurbannais ont besoin.

Dans le reste à réaliser, il y a notamment les travaux des 2 piscines municipales qui avaient déjà pris du retard en 2013 ! Tout comme la démolition de la maison du Parc Chanteur qui était déjà prévue en 2013.

Concernant les dépenses de fonctionnement, nous constatons une baisse des charges générales, liées pour partie à une baisse des dépenses de fluides. Nous saluons la baisse sensible des dépenses d’électricité et de gaz suite à une maitrise des consommations qui se traduit par des économies d’énergie. Comme pour nos concitoyens, la hausse du prix du gaz, l’augmentation du coût des énergies fossiles, pèsent tout de même lourdement dans les comptes et nous ne pouvons qu’encourager la ville à continuer la nécessaire rénovation thermique des bâtiments publics qui permettra de faire des économies d’énergie encore plus importantes. Toutefois, les dépenses de combustibles augmentent de +6%. La ville ira-elle désormais s’alimenter en gaz naturel pour ses propres véhicules à la station qui vient d’être inaugurée rue Primat.

La baisse des achats d’alimentation de la ville est à souligner, baisse que vous expliquez par le nouveau marché des denrées alimentaires, malgré la hausse du nombre des repas fournis par la cantine. L’utilisation de la légumerie qui permet maintenant la préparation des repas avec des légumes frais est aussi un point positif. Mais nous regrettons à nouveau, l’augmentation des tarifs de la cantine scolaire en juillet 2014, augmentation qui aurait pu être moindre compte tenu des économies réalisées sur les achats de denrées. De plus, la part du bio de 11% des achats a régressé depuis 2012. Cela reste largement insuffisant pour la santé de nos enfants.

Les charges de personnel sont en hausse de plus de 6%, du fait de mesures nationales (GVT, prévoyance…) mais aussi parce que vous avez créé 38 postes dont notamment 18 pour le périscolaire, et 3 pour la petite enfance, secteurs qui ont effectivement des besoins importants. Nous regrettons la baisse du budget de remplacement de 533 000 Euros : une baisse aussi importante contribue à dégrader la qualité du service public que l’usager est en droit d’attendre et à augmenter la pression et le stress des agents en place, notamment dans les écoles lorsque les Atsems sont absentes et non remplacées. D’ailleurs, nous avions déjà interpellé la ville sur notamment les risques psycho-sociaux des agents non titulaires de la ville. Comme nous l’avions déjà dit, le personnel non titulaire représente une part trop importante des charges de personnel, et cela entretient la précarité de l’emploi et a un coût pour la ville.

Sur le Fonds de Péréquation InterCommunal, qui vraisemblablement, va continuer à monter en puissance jusqu’en 2016, nous sommes favorables au principe de cette péréquation horizontale, mais sommes toujours étonnés de ce que paie Villeurbanne, une ville dont 19% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté

Enfin, concernant le périscolaire, 400 000 € de recettes provenant des familles étaient attendues dans la décision modificative de mai 2014 et il n’y en a finalement que 160 000, car trop peu de parents ont fait le choix du temps périscolaire long pour leur(s) enfant(s). Le dispositif n’a pas fonctionné comme prévu, cela ne nous étonne pas. D’ailleurs, vous allez faire évoluer le dispositif, avec nous l’espérons, une meilleure fréquentation des activités périscolaires. Sur le plan financier, si cette baisse importante des recettes attendues a pu être compensée dans le CA 2014 par d’autres recettes, peut-être devrions nous revoir l’équation financière avec un effort encore plus important de la ville pour permettre certainement à plus de familles modestes d’inscrire leur enfant au périscolaire. Espérons que la ville en tiendra compte lors de l’établissement de la prochaine grille tarifaire.

Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons sur ce compte administratif.

Je vous remercie de votre attention.

Zémorda KHELIFI, pour le groupe des Élus Europe Ecologie les Verts – Front de gauche